Les Talents
- Contrôle de plumes -
Tes plumes, tu peux les contrôler. Elles se détachent, et suivent ta volonté. Tu peux les maîtriser en un essaim, qui prendrait des formes différentes - elle ne peuvent cependant pas prendre des formes trop complexes, et ne peuvent pas servir de support, par exemple. Elles ne peuvent pas non plus te servir pour t'envoler - tu es bien trop lourd pour cela, et ça te serais bien douloureux.
Tu dois cependant être très concentré pour les contrôler, et cela te fatigue rapidement - ça vient te pulser dans les tempes, ça vient te serrer le crâne, te presser les yeux. Tu peux utiliser les plumes dans un rayon de deux mètres autour de toi - au-delà de cette distance, le contrôle est plus difficile et te demande plus d'efforts. Passé trois mètres, tu en perds le contrôle et elles retombent au sol.
Cependant, tes plumes ne réapparaissent pas comme par magie, et ne sont pas inépuisables. Tu dois, après chaque utilisation, les faire retourner là où elles étaient auparavant - c'est à dire sur tes ailes, la plupart du temps (c'est ici qu'elles sont plus simple à contrôler). Mais si elles ne reviennent pas, qu'elles se perdent ou qu'elles sont détruites, tu devras alors attendre qu'elles repoussent - ce qui peut prendre deux jours, ou plus longtemps selon le nombre de plumes à faire repousser. Et ça te fait mal, ça - c'est quand même une plume qui sort de ta peau.
Tu peux l'utiliser jusqu'à quatre ou cinq fois par jour, et sur une durée limitée. Si tu forces trop, tu peux perdre le contrôle de tes plumes - et une fois que tu as perdu le contrôle, tu ne peux les rappeler. Il faut donc utiliser ton pouvoir avec modération, et connaître tes limites. Trop te forcer t'apportera également une migraine que tu seras forcé de supporter, et qui t'empêchera de l'utiliser le lendemai - rendant également ton corps entier endolori.
En général, ce n'est pas quelque chose qu tu utilises beaucoup. Mais parfois, pour accompagner les mourants ou les malades, tu uses de ce talent pour les réconforter et les apaiser. Tu leurs montres des formes qu'ils apprécient, ou tu leur joues des histoires avec tes plumes - soulageant ainsi leurs âmes en peine.
L'Essence
Le masque : Porté la plupart du temps, en public, au boulot, il est l'essence de ce que tu représentes. Quelqu'un d'accessible, quelqu'un de rassurant et à l'écoute - une personne indispensable. Un léger sourire chaleureux au coin des lèvres, et toujours présent pour aider autrui. Tu es un modèle, un guide - un être parfait et pur. Toujours doux et patient, tu es agréable et accueillant. Tu accompagnes les autres, tu les rassure, les confortes. Délicat et élégant, raffiné - comme une plume voletant dans l'air.
Tu te montres poli, respectueux - et respecté.
Tu es un rayon de lumière dans la vie des autres.
Le miroir : Derrière ce masque, tu caches cependant une autre facette - mais ce n'est pas non plus la véritable. Celle-là, c'est celle que tu réserves aux autres, aux étrangers, hors du travail - lorsque tu n'es plus le Prêtre. Tu apparaît alors froid, fermé, distant. Discret et silencieux, tu n'aimes pas parler. Tu ne veux pas parler avec les autres - tu ne veux pas les laisser s'approcher de toi, alors tu es hautain, presque arrogant. Solitaire, indépendant - c'est ce que tu es, et ce que tu veux être.
Franc, strict, dur - un regard noir toujours en fonction.
Adieu tes sourires, adieu tes émotions - tu effaces tout cela, et ne montre qu'un visage de pierre, inexpressif. Rien ne t'importe - pas même le monde, pas même Zokuto, pas même tes proches. Et toi, encore moins.
Tu es méfiant. Impatient. Désagréable, presque.
Poli, tu l'es toujours. Digne, tu le restes - et respectueux, aussi.
Mais tu fuis - tu fuis les autres, et tu te fuis toi-même.
Une tâche d'ombre dans cet halo lumineux.
Le fond : C'est toi - le véritable - caché derrière ces deux facettes. L'une, tu la portes pour faire bonne figure - l'autre, pour te protéger. Pour t'éviter de souffrir - mais sans t'en rendre compte, tu ne fais que souffrir encore plus.
Derrière les deux faces, tu es seul. Hanté. Triste.
Zokuto t'apprends à ne pas nier le mal en toi - il t'apprend à l'accepter et à le contrôler. À t'équilibrer. Et pourtant, tu n'y arrives pas. Tu te détestes, tu détestes ta personne et tes faux sourires - tu détestes ton masque et ton miroir. Tu te sens hypocrite, faux. Tu veux t'arracher ces visages qui ne te correspondent pas. Tu veux crier à l'aide, désespérément - qu'on vienne te sauver, te consoler, et te retirer ces masques trop collés à ta peau.
Mais tu sais que tu ne peux le faire - car tu dois représenter l'être parfait qui vient en aide aux autres, et non l'inverse.
Tu aimerais parler avec les autres, être aimable - même sans tes facettes. Tu aimerais que ça soit naturel. Tu aimerais ne plus être seul, combler ce vide et cette imperfection en toi. Tu aimerais ne pas avoir ton mécanisme de défense qui te rend odieux, et être plus comme ton masque agréable - bien que tu le détestes, puisqu'il n'est pas toi.
Ton masque te montre compréhensif - ton miroir te montre inexpressif. Mais au fond, tu es un tourbillon d'émotions que tu tarit pour modeler ton visage à ta guise. Le toi du fond, il aimerait pouvoir pleurer - il aimerait pouvoir crier. Il aimerait pouvoir rire de bon cœur, effacer toutes ces faussetés dessinées sur ton visage. Mais lorsque tu ne portes pas ton masque de bonne figure, c'est ton miroir - ta coquille protectrice qui prend le dessus.
Fragile. Désespéré. Tu cherches une lumière que tu ne trouveras jamais.
Banal, torturé - tu te détestes. Tu ne voulais simplement qu'une vie normale. Une vie que tu aurais pu vivre sans accrocs.
Tu es un gouffre - un gouffre d'obscurité, un trou noir qui se consume pour ne pas consumer les autres.
Blanc : Blanc, c'est le mot qui te représente.
Blanc, c'est ta douce peau de porcelaine. Un visage fin et lisse - une poupée, presque, et une pierre lorsque le miroir fait rage.
Blanc, c'est la couleur de tes cheveux soyeux et courts. Toujours bien coiffés, pas un brin qui dépasse - ils resplendissent, et reflètent parfois le soleil de leur couleur immaculée.
Blanc, c'est la couleur de tes plumes, qui terminent tes cheveux, et descendent le long de ta colonne vertébrale - de ta nuque jusqu'au bas du dos. Au niveau des omoplates, tes plumes s'écartent pour former deux élégantes ailes ivoires.
Blanc, bleu, gris - ce sont tes yeux fins et perdus.
Blanc, c'est la couleur de tes cils, de tes ongles, de ton souffle.
Blanc, c'est la couleur de ton être, de tout ton corps d'un mètre soixante-huit. Tu es fin, une véritable plume. Tu es androgyne, aussi. Et ta voix, elle est claire, limpide, mélodieuse - un chant harmonieux.
Blanc, c'est tes longues jambes fines, qui te donnent l'impression de marcher sur la pointe des pieds. Tu es élégant, gracieux - tu es en harmonie avec l'air, on pourrait penser que tu danses à chaque mouvement, que tu flottes à chaque pas.
Blanc, c'est toi - ton entièreté, ta personne. Et la seule tâche, sur tout cet ivoire, c'est le tatouage que tu portes sur ton bras. Le tatouage de Grand Prêtre - celui qui te rappelle que tu n'es pas aussi blanc que tu aimerais l'être.
La Plume
Vide.
Vide qu'est ta vie, vide qu'est ton esprit lorsque tu te lèves. Droit comme un i, allongé dans ton futon - tu fixes le plafond au-dessus de toi. Une lumière tamisée remplit la pièce - il est encore tôt.
Un soupir s'échappe de tes lèvres, et tu te redresses - lentement. Tes ailes s'étirent, et tu te lèves pour ranger ton futon. Ouvrant un shōji qui donne vue sur le précipice du plateau cascade, tu t'habilles d'un kimono et te prépares pour la journée - parfait, immaculé. Puis, tu fais ton sencha habituel, accompagné d'onigiris aux prunes et aux sardines. Tu prends ton petit-déjeuner tranquillement, observant la vue devant toi, le soleil vermillon se levant sur le paysage. Tu savoures ton repas, les yeux rivés sur les couleurs éclatantes, sur la peinture se dessinant devant toi - sans un bruit, sans un geste, sans une émotion.
Tu te lèves, tu ranges tout. Un dernier regard envers le lever de soleil éclatant de couleurs, puis tu fermes le shōji. T'époussetant alors, tu prends une grande inspiration, et tu te diriges vers la porte. Sur le chemin, tu t'arrêtes devant le miroir, dans lequel tu observes le reflet d'un étranger. L'inconnu te sourit, en réponse à la façade que tu mets en place pour sortir - et tu ouvres la porte, pour te rendre dans la partie principale du temple.
Ta journée, placée sous la direction de Zokuto, est déjà toute tracée. Tu accueilleras, comme d'habitudes, ceux qui en ressentent le besoin - et tu les accompagnera comme il se doit. Tu absorbera toute négativité, tu les guideras et les aideras - tu seras le rayon de lumière dans les noirs nuages qui les entourent.
Immaculé, chaleureux, réconfortant - l'unique qui peut leur apporter sérénité.
Ainsi est ta routine, ton rite matinal, avant de porter ton masque idéal et de venir en aide aux autres.